Les étangs, organisés en chaîne (remplissage de l'étang aval par l'étang amont), bénéficient de différents modes d'alimentation connectés par un réseau ancien de fossés (eaux de ruissellement, cours d'eau et Canal du Forez). Les pièces d'eau sont artificielles et endiguées sur 2 à 4 faces dans leur grande majorité, leur taille moyenne est de 5 ha. Leur alimentation en eau est assurée, principalement, par les très petits affluents de la Loire provenant des Monts du Forez et des Mont du Lyonnais, et/ou par un réseau de fossés, tous soumis à des régimes torrentiels. Les étangs de la plaine de Mornand sont directement alimentés par les eaux de la Loire via le Canal du Forez (remplissage avant la période d’irrigation).
La plaine du Forez est la deuxième région en France pour le nombre de ses étangs. Ce territoire accueille 330 étangs répartis en trois grands secteurs : Feurs-Valeille, Arthun et Mornand.
Créés au cours du XIIIe siècle pour la pisciculture, en partie par les comtes du Forez, ils sont aujourd’hui pour la plupart privés, voués à la pisciculture ou à la chasse. Aménagées pour certains, ils permettent aux visiteurs la pratique de la pêche, la sensibilisation à la richesse et à la biodiversité d’un environnement encore préservé, havre de paix et de sérénité.
Pour autant, tous les étangs du Forez n’ont pas huit cent ans d’existence. En fait, leur construction fut permanente jusqu’en 1880, où l’on en recense plus de 600, représentant 3 500 ha, alors que de nos jours ne subsistent que 1 500 ha, et moins de 300 pièces.
Texte de Mr MONTSERRET:
Histoire des étangs du Forez - extrait du site internet Histoire des étangs du Forez - ligerclubderoanne.blog4ever.com
L’auto-consommation est alors considérable : c’est la moitié des pêches du domaine comtal qui est envoyée aux viviers de « Madame », et la totalité des brochets (becques), d’ailleurs peu nombreux à l’époque. Le poisson est très prisé et constitue un véritable luxe. Son prix est très élevé : le prix d’un kilo de carpe jusqu’au XVème siècle, correspond à celui d’une journée de manœuvre. D’ailleurs, le prix du poisson d’eau douce resta élevé jusqu’à la fin du XIXème. En 1930, Monsieur de Neufbourg se désespère de constater qu’à Beauvoir, son aïeul tirait un « excellent revenu d’un détestable poisson », alors qu’il rentabilisait avec difficulté le produit de ses incomparables carpes sélectionnées.
Comme pour les autres régions piscicoles françaises, l’origine des étangs du Forez remonte au XIIIème siècle. Le savoir y compris technique, était à cette époque détenu par les grands ordres religieux. Les moines, comme ils le firent pour la vigne, impulsèrent la création des étangs et l’élevage du poisson qui permettait d’égayer les interminables jours de jeûne et carême de ce temps (plus de 100 jours par an).
C'est le plus grand site N2000 de la Plaine (83 hectares), il comprend 4 zones d'étangs. Ce site est remarquable pour la faune et la flore des étangs et grèves mais aussi pour les oiseaux qu'il héberge. Il abrite également une plante au niveau européen, la Caldésie à feuilles de Parnassie, présente seulement sur 2 sites en Rhône-Alpes. Les enjeux de gestion des étangs du Forez sont la préservation d'oiseaux et de la flore, en lien avec le maintien des pratiques traditionnelles de pêche et de chasse.
Sans gestion, une dynamique naturelle de comblement Le fonctionnement de l’étang repose sur l'équilibre entre les végétaux microscopiques (appelés algues, phytoplancton ou microphytes) et les végétaux de grande taille (macrophytes). Les végétaux sont des acteurs clés du fonctionnement de l’étang puisqu’ils fournissent de la nourriture aux consommateurs primaires et des abris ou des supports aux organismes supérieurs de la chaîne alimentaire. En l'absence de vidange et d'assec, la dynamique de l’étang est une succession de peuplements résultant de l’accumulation de matière organique issue de la production primaire. Dans les premières années après la création de l'étang, apparaissent des espèces dites pionnières à croissance rapide et à fertilité élevée (élatine, potamots à feuilles étroites, renoncules, etc.). Puis la matière organique s’accumule, conduisant au comblement progressif du plan d’eau et à la dominance de plantes de plus grande taille (grands potamots, châtaignes d’eau). Et, enfin, si l'étang est riche en nutriments, cette accumulation entraîne la disparition des végétaux aquatiques au profit du phytoplancton et l'atterrissement graduel de l’étang, assuré alors principalement par le développement des herbiers de bordure (roselières). Ces derniers sont ensuite progressivement remplacés par des boisements, au fur et à mesure de l'exhaussement du plancher de l'étang. Et l’étang disparaît. En moins de 30 ans, en l'absence de gestion piscicole, un étang peut "naturellement" disparaître du paysage.